Découverte du galvanisme et de l’électrolyse . Electrotypie, électro-gravure et galvanographie. Brevet 1840 de Spencer et Wilson pour gravure électrolytique. Méthodes d’électrolyse pour l’impression photo. Le XXe siècle... Extrait de l’ouvrage « GREEN PRINTS » par Cedric Green, publié par Ecotech Design, Sheffield, Royaume-Uni – manuel sur les méthodes récentes de gravure non toxique en taille-douce et plaques métalliques, par l’usage de la gravure électrolytique, développement moderne de la technique d’électrolyse du XIXe siècle.
Version français - traduction et relectures : Fabien Maison, Jean-Claude Pronier et Jean-Marc Couffin. .

  englsih version

(Ce chapitre est une précis de "Electricity, Light and the Printed Image" une conférence présenté à 'Jornadas de Grabado no toxico" organisée par le Université de Barcelone in 2004.)

BREF RAPPEL HISTORIQUE SUR LA GRAVURE ELECTROLYTIQUE

Découverte du galvanisme et de l’électrolyse

Le galvanisme, ou production chimique d’électricité a été découvert par hasard par Luigi Galvani en 1789, à partir d’expériences sur des cuisses de grenouilles et de l’observation d’une contraction des muscles lors du contact de deux métaux différents, phénomène qu’il attribua à la présence d’un fluide dans les tissus organiques. Peu de temps après, Alexandre Volta démontra qu’ils étaient du en fait à un courant électrique direct et construisit une « pile voltaïque » formée par l’empilage de disques de cuivre et de zinc séparés par un tissu imprégné d’une solution acide. En 1834, Michael Faraday établit les lois de l’électrolyse. Smee et Daniell inventèrent des versions améliorées des piles galvaniques, en utilisant des plaques de zinc et de cuivre en suspension dans du sulfate de cuivre et de l’acide sulfurique et Thomas Spencer constate que du cuivre se dépose sur la « cathode » ou partie métallique négative et que le pôle de zinc est érodé. Lui et John Wilson ont obtenu un brevet en 1840 pour « La gravure des métaux par l’électricité voltaïque ». Spencer a poursuivi des recherches sur les dépôts électrolytiques et la reproduction de plaque d’impression gravées. Cette technique a également été utilisé immédiatement pour le plaquage de petits objets par le processus dénommé ensuite « galvanoplastie ».. (TOP)

On découvrit que l’application d’un courant continu à partir d’une batterie galvanique sur un dispositif formé de deux plaques de métal parallèles baignant dans une solution de sel métallique (l’électrolyte), crée une dissolution du métal de l’anode (+) et un dépôt sur la cathode (-). Ceci s’explique par le fait qu'un électrolyte constitué d'ions négatifs et positifs est conducteur d'un courant électrique continu qui entraîne les ions vers la plaque de la polarité contraire. Dans une solution de sulfate de cuivre, les ions de cuivre positif se concentrent sur la plaque de cuivre à polarité négative et les ions de cuivre négatifs entrent en réaction avec le métal de l'anode de cuivre - en fait, le gravent - et créent un nouveau sulfate de cuivre. Ainsi, l’électrolyte conserve la même concentration ce qui crée l'illusion que les particules de cuivre sont transférées d'une plaque à l'autre. – erreur commune..

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Electrotypie, électro-gravure et galvanographie

Le processus de galvanoplastie fut exploité à grande échelle pour la création de plaques d’impression, le plaquage d’objets métalliques, la décoration de l’argenterie et la gravure des couverts de ménage. En 1852, Charles V. Walker a décrit l’ensemble des processus dans son ouvrage « Electrotype manipulation », réédité 29 fois depuis 1852 et également publié aux États-Unis (7). La deuxième partie de l’ouvrage comprenait des descriptions détaillées du procédé breveté par Spencer et Wilson qu’il désignait sous l’appellation « Electro-Etching » et « Électrotint » (voir annexe A pour des extraits). En 1882, dans une série d’articles dans « The Photographic News », Major J. Waterhouse décrit brièvement le processus de la « Gravure électrolytique ». RS Chattock décrit le processus de gravure électrolytique de manière plus complète dans son livre à l’usage des artistes, publié en 1886, « Pratical notes on etching » (8).

Le mot anglais « galvanography » était synonyme de « galvanotypie» et signifiait en substance un cliché fabriqué en coulant du métal dans un moule, un procède qu'on nomme galvanoplastie, mais d'autres procédés de gravure ou de moulage qui employaient les mêmes méthodes électrolytiques et le même appareillage, étaient compris dans la définition de départ. Le terme anglais « galvanography » existait pour distinguer l'usage graphique de procédé de galvanoplastie industriel ou de la production de plaques typographiques. En Français, cela s'appelle la galvanotypie et une plaque fabriquée sous ces auspices est un galvano.

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Méthodes d’électrolyse pour l’impression photo

Après l’invention de la photographie en 1839, il y eut une compétition internationale dans la recherche de procédés de fabrication d’impressions permanentes et beaucoup de méthodes utilisaient le principe de l’électrolyse d’une manière ou d’une autre. Les premières tentatives par Alfred Donne en 1839 et Joseph Berres en 1840 débutent avec le Daguerréotype, une photo sur une plaque de cuivre argentée, qui est plaquée et ensuite gravée. Mais l’autrichien, Paul Pretsch en 1856 emprunta une voie différente et breveta un procédé appelé « photogalvanographie », grâce auquel il produit une plaque en taille-douce par galvanoplastie. Il créa une société anonyme à Londres pour produire les premières photographies commerciales imprimées, dénommées « Photographic Art Treasures ».

Photographie reproduite sur la page de titre de « Photographic Art Treasures », publiée par la société –galvanographic photo de Paul Pretsch en 1856. Premières reproductions photographiques imprimées en Angleterre.

 

Le nom français du processus de fabrication de plaque électrolytique est « galvanotypie » et la plaque par elle-même s’appelle un « galvano ». Le procédé a beaucoup été utilisé en France au cours du XIXe siècle par la société Goupil & Cie, éditeur de reproduction d’art, pour la confection de plaque par gravure à l’eau-forte. Elle utilisait un processus secret et bien gardé, entre l’héliogravure et la technique de Pretsch de photogalvanographie (11). Les premiers cartes geographiques en Angleterre ont eté imprimeé par un méthode galvanographique. Pendant la dix-neuvième siecle à Sheffield en Angleterre un proccesus de plaquage par l'argent sur objets de cuivre était utilisé nommé "Sheffield Plate".

Le XXe sièclee

Au XXe siècle, SW Hayter a décrit la technique électrolytique de dépôt de métal sur un motif tracé sur une plaque de métal et l’a probablement utilisé dans l’Atelier 17 (12). En Suède Ole Larsen développa les expériences avec électrolyse et ce qu'il appelait « polytype » était en substance la même chose que l'electrotinte, le procède décrit par Charles V Walker dans son livre de 1855. Dans l’industrie, des procédés électrolytiques ont largement été utilisés, principalement pour le plaquage et la protection du métal galavanisation ou anodisation. L’anodisation a été développée comme une technique de protection de l’aluminium. En 1943, une société américaine appelée Lectroetch a adapté un procédé de marquage des métaux de toutes sortes, qui est actuellement toujours en vigueur dans l’industrie métallurgique. Plusieurs autres entreprises ont commencé à fournir le même service et l’électrogravure est devenue assez connue par les artistes intéressés par ce sujet.

Au canada, en 1989, Nik Semenoff et Christine Christos ont effectués des recherches en gravure électrolytique et publiés en 1991 un article dans Leonardo, une revue d’art, détaillant une méthode pour les artistes, listant les équipements nécessaires et développant les avantages en matière de sécurité. En Suède Ole Larsen à mis au point des procédés électrolytiques, en substance équivalents au processus d’ « Electro-Tin » décrit en 1855 par Charles V. Walker dans son livre, qu’il a appelé « Polytype » (7). à moins d'avoir un vrai équivalent technique en français je ne traduirai pas les termes entre guillemets et gravure électrolytique fait «plus sens » que galvanogravure...

Pour des raisons historiques et personnelles, je préfère l’étymologie d’origine et le préfixe « galv » utilisé dans galvanotypie. J’utilise les appellations « galvanotypie» pour les applications dans lesquelles la plaque et gravée et par souci de cohérence, d’autres appellations utilisant ce préfixe, comme galvano-gravure, galv-ton, galv-plaque, galvogravure typographique (1), utilisée tout au long de cet ouvrage. Par conséquent, nous sommes libres d'utiliser ces termes de même que l’appellation de 1850, la gravure à électrolytique.

1. Ntd : Cette suite de termes est ici traduite pour des raisons de cohérence avec les propos de l’auteur mais ne représente pas l’usage courant pour désigner ces techniques.

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Electrotypie commerciale et usine de fabrication de plaques :
1 – Citernes de nettoyage ;
2 – redresseur ;
3 – Unité de commande ;
4 – Réservoir de galvanoplastie ;
5 – Anode ;
6 – Rangé de tiges (Cathode).
(à partir de Duden Pictorial-Oxford Dictionary)


 

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©: . Dernier modification December 27, 2011